Bref, exploiter correctement toutes les subtilités d’un road-book, requiert le respect de quelques règles élémentaires :
1- Choisir tout d’abord un coéquipier correctement lettré, les road-books sont en effet souvent d’épais documents qu’il convient de pouvoir décrypter. Il doit avoir aussi une très bonne vision, ce qui pour les étapes de nuit sera très pratique. Proscrire donc le type de profil ci-dessous qui risque fort de porter préjudice à votre conduite :
2- Vérifier ensuite qu’il vous veut du bien et qu’il est fiable. Un petit exercice simple vous permettra de le savoir. Si à la lecture de ce panneau
, il vous annonce un virage à gauche, soit vous lui devez une grosse dette, soit il déteste votre voiture, soit il est bien plus bigleux que prévu, dans ce cas bonne chance à vous, ça risque de se terminer ainsi à la prochaine courbe : 
3- Idéalement, votre copilote devra également avoir le permis de conduire, ce qui lui facilitera la tâche pour interpréter les panneaux ci-après que l’on rencontre souvent sur les petites routes :
4- Eviter absolument un copilote du sexe opposé, pire, votre compagnon ou compagne, sauf si vous voulez vous en débarrasser. Ce type de binôme est en effet propice à une relation tendue voir électrique, en tout cas parfaitement inadaptée dans un volume clos et secoué de toute part en mode sportif. Seule exception à la règle ? Michèle…Mouton, cela ne s’invente pas, qui a fait ses débuts en championnat du monde en copilote aux côtés d’un pilote masculin. Comme quoi, il y a toujours une exception qui confirme la règle.
5- Pour les étapes de nuit, votre copilote devra absolument avoir une frontale de rechange, au cas où la liseuse tomberait en panne, certainement barbouillée par la conduite trop hachée si le pilote s’est entiché du bigleux précédemment évoqué.
Si vous croisez ce type de panneau
,ou si les notes font croire à deux directions différentes et opposées, après être sorti de la voiture, assis sur le capot, la tête entre les mains, posez-vous la question suivante, «Comment le vent sait-il dans quelle direction doit-il souffler ? »Enfin, il existe aussi un phénomène que l’on pourrait appeler la voiture-ouvreuse-qui-te-paume un convoi : il est en effet coutume parfois de faire le mouton (décidément un road-book est une histoire de bovidé) et de suivre un convoi improvisé, la faute à des routes étroites qui empêchent tout dépassement pour voler de ses propres ailes. Dans cette situation, la voiture ouvreuse se retrouve responsable du cap imposé à tout le convoi. Ainsi, toute erreur de lecture du road-book est multipliée par le nombre de voitures suiveuses. Deux cas se présentent :
1- Option mouton bêlant : votre ambition n’est guère plus élevée que celle de la voiture balai. Vous ne vous prenez pas la tête (de veau tant qu’à faire) et suivez gentiment le convoi en bêlant à tue-tête (à queue). Le road-book peut rester ainsi refermé sur les genoux du bigleux mais avec le risque de se retrouver vite à rechercher de nouveau son chemin, si d’aventure, le rythme devait franchement s’accélérer. Vous pourrez également à l’arrivée avoir tout le loisir de dauber sur le chef de convoi qui vous a mis dans de beaux draps. Le bouc émissaire peut être ici parfaitement de circonstance.
2- Option mouton rugissant : vous convoitez le jambon de 5kgs proposé au gagnant et êtes prêts à tout pour vous en faire une tranche fumée en toast, arrosée d’une bonne bière bien fraîche (et bien méritée). Sauf que vous êtes englués dans le convoi et ne pouvez pas dépasser. Seule solution : le hors-piste !! Très risqué mais pouvant être très payant, il s’appuie sur une connaissance parfaite du terrain, un sens aigüe de l’orientation et une certaine anticipation sur les notes de road-book. Faites en sorte de le faire en dehors des points de passage imposés s’il y en a, ça sera tout à votre honneur. L’usage d’une boussole peut aussi s’avérer utile dans ce cas, mais son utilisation est un tuto à elle seule.
Règle importante pour terminer : ne faites confiance à personne d’autre que vous ou votre copilote (à modérer quand même selon son profil de bigleux), car dans le cas contraire on risque de se retrouver dans la situation de la voiture-ouvreuse-qui-te-paume-un-convoi décrite ci-dessus. Les notes du road-book sont donc de votre unique interprétation. Bon nombre de troupeaux de mouton auraient pu échapper d’ailleurs à des suicides collectifs en bordure de falaise si cette règle avait été respectée à la lettre. L’option ‘mouton bêlant’ montre ici finalement toutes ses limites. A vous de choisir !
Mais surtout, pour d’augmenter vos chances de rallier le point d’arrivée, ne tombez pas dans le panneau des sottises racontées ici et des pièges que le road-book pourrait vous tendre !!
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