gtclés a écrit:Vincent a écrit:Et plus on a de véhicules sur les routes, plus les infrastructures indispensables à leur circulation et à leur stationnement s'étendent, poussant ainsi vers une bétonnisation des terres.
juste une réaction concernant les infrastructures : il en faudra toujours pour faire rouler les futures voitures soi-disant non polluantes

en gros, on ne fera pas rouler des voitures électriques ou à panneau solaire sur des chemins en terre. Pour les parkings/bétonnisation, ok pour ça, à la limite on ne devrait en construire que sur plusieurs niveaux (enterrés ou hors sol) pour bien moins consommer de foncier et de surfaces perméables.
En effet. D'où le non-sens de l'appellation "véhicule écologique" ou "voiture verte". Tant que nous demeurerons enfermés dans une croissance du parc automobile et, par conséquent, des infrastructures et énergies nécessaires à sa fabrication comme à son fonctionnement, on continuera à faire faux de par le fait que nous ne vivons pas dans un monde fini et que celui-ci doit être partagé. On va vers les 10 milliards d'humains, tout de même...
En Suisse où je vis, la population pourtant très motorisée et ultra-consommatrice de gros véhicules neufs, a récemment refusé en votation populaire le projet du gouvernement d'extension à 3 voies des autoroutes, à commencer par les tronçons saturés (Lausanne-Genève, par exemple). Les arguments des opposants étaient la bétonnisation des terres agricoles, la poursuite d'une politique des transports d'un autre âge et le fait qu'une augmentation du trafic sur autoroute imposerait très rapidement un problème de bouchons sur les voies de sorties puis, in fine, à nouveau des bouchons sur les autoroutes (principe de l'entonnoir).
Par exemple, en 1995 a ouvert la traversée en tunnels de la ville ou j'habite. La circulation en surface a drastiquement et immédiatement diminué dès cette ouverture. Or, 30 ans plus tard, les tunnels ( (2x2 voies) sont saturés et régulièrement congestionnés aux heures de pointe. Le moindre accrochage entre véhicules et c'est toute la circulation qui est bloquée parfois durant des heures. Et qu'en est-il de la circulation en surface? Elle est devenue pire qu'en 1994 avant l'ouverture des tunnels, c'est à dire ultra-dense et problématique.
En vérité, je ne pense pas que la voiture soit un problème en soi. C'est son usage et son nombre qui sont devenus un énorme problème de société. La plupart des gens de classe sociale moyenne (et souvent fragile) sont dans l'obligation de vivre loin de leur lieu de travail (prix de l'habitat) et n'ont pas d'autre choix que de se déplacer en voiture. De plus, les transports en commun ne sont pas assez compétitifs dès que l'on sort des grandes villes alors que le rail est moribond, y compris quant au transport des marchandises, mettant ainsi sur les grands axes des files de camions.
Et pendant ce temps, les compagnies aériennes ne sont pas soumises à l'impôt sur les carburants et sont exonérées de TVA... Rien qu'en Suisse, pays minuscule mais lanterne rouge de la perte de la biodiversité en Europe, rendre les prix des billets d'avion moins attractifs en supprimant ces subventions indirectes permettrait de réduire les émissions de CO2 de près de 1,5 millions de tonnes par an.
Et pendant ce temps, toujours plus de villes excluent les vieilles voitures de leurs centres. Cherchez l'erreur...